1993 - Cape Charles
An | 1993 |
Navire | Cape Charles |
Lieu | Au nord du canal de Panama |
Type de cargo | En vrac |
Produits chimiques | TRIMETHYLCHLOROSILANE |
Résumé
Vers environ 5h00 de l'après-midi, le 30 août 1993, le Bureau de la sécurité maritime (MSO - Marine Safety Office) du Service des garde-côtes des Etats-Unis/Groupe de Los Angeles, Long Beach, Californie (Etats-Unis), a été notifié d'une fuite d'une matière dangereuse suspecte d'une citerne mobile à bord du porte-conteneurs Cape Charles. Alors qu'il naviguait, cap au Nord en provenance du Canal de Panama, l'équipage du navire a remarqué des traînées rouges de corrosion le long de deux conteneurs-citernes, arrimés l'un sur l'autre, sur la plage avant de stockage (la Figure 1 montre la position des conteneurs-citernes par rapport aux autres conteneurs de marchandises). Il y avait également une corrosion importante sur le pont.
La cause suspecte était le triméthylchlorosilane dans le conteneur-citerne supérieur. Il s'agit d'un liquide inflammable (OMI, classe 3.1), corrosif (OMI, classe subsidiaire), qui produit du phosgène (COCL2) en brûlant. Le phosgène est un produit courant de la combustion de nombreux composés chlorés. Il est considéré comme toxique et corrosif.
Le triméthylchlorosilane et ses vapeurs sont extrêmement hydroréactifs et produisent de l'acide chlorhydrique et de l'hydrogène.
Cet envoi avait été produit par la General Electric Silicones, New York (Etats-Unis).
narratif
Vers environ 5h00 de l'après-midi, le 30 août 1993, le Bureau de la sécurité maritime (MSO - Marine Safety Office) du Service des garde-côtes des Etats-Unis/Groupe de Los Angeles, Long Beach, Californie (Etats-Unis), a été notifié d'une fuite d'une matière dangereuse suspecte d'une citerne mobile à bord du porte-conteneurs Cape Charles. Alors qu'il naviguait, cap au Nord en provenance du Canal de Panama, l'équipage du navire a remarqué des traînées rouges de corrosion le long de deux conteneurs-citernes, arrimés l'un sur l'autre, sur la plage avant de stockage (la Figure 1 montre la position des conteneurs-citernes par rapport aux autres conteneurs de marchandises). Il y avait également une corrosion importante sur le pont.
La cause suspecte était le triméthylchlorosilane dans le conteneur-citerne supérieur. Il s'agit d'un liquide inflammable (OMI, classe 3.1), corrosif (OMI, classe subsidiaire), qui produit du phosgène (COCL2) en brûlant. Le phosgène est un produit courant de la combustion de nombreux composés chlorés. Il est considéré comme toxique et corrosif.
Le triméthylchlorosilane et ses vapeurs sont extrêmement hydroréactifs et produisent de l'acide chlorhydrique et de l'hydrogène.
Cet envoi avait été produit par la General Electric Silicones, New York (Etats-Unis).
Reprendre
On a immédiatement ordonné à l'équipage de se tenir à l'écart de la zone d'exposition.
Les officiels du MSO ont contacté la brigade des pompiers de Los Angeles, la police du port, les services de santé du comté, des représentants du transport maritime et un entrepreneur spécialisé en intervention contre les matières dangereuses. Le navire a été dirigé vers un lieu de mouillage pendant qu'un remorqueur maintenait le navire au vent pour protéger l'équipage de la source d'exposition. Deux membres du personnel de l'entreprise d'intervention ont endossé des combinaisons de protection, niveau "A", entièrement hermétiques, et sont montés à bord pour trouver la cause de la fuite et s'assurer de la condition de la citerne qui contenait le produit chimique.
On a pu déterminer qu'il s'agissait bien de triméthylchlorosilane et que la fuite, qui apparemment avait stoppé maintenant, provenait de la citerne supérieure. Des mesures d'inflammabilité ne signalaient pas de danger potentiel et la jauge de pression de la citerne indiquait une pression zéro. La première préoccupation était de conserver l'intégrité de la citerne.
Deux membres du personnel de la compagnie d'intervention et deux pompiers sont montés à bord du navire pour inspecter la citerne qui s'est avérée être en bon état pour pouvoir être transportée vers une zone de quarantaine à terre. Les mesures des vapeurs inflammables et organiques ont donné des résultats négatifs.
Pour éviter que la pression interne n'augmente, la citerne était protégée du soleil et l'on vérifiait constamment la température et les vapeurs inflammables (Figure 2).
Le 1er septembre, les ingénieurs du fabricant du produit, les officiels des garde-côtes et du personnel de la compagnie intervenante ont mis au point un plan d'action. On a fait des préparatifs pour inspecter les soupapes de sûreté à pression et les accessoires connexes pour voir s'il était possible de les réparer et, dans la négative, voir s'il était possible de transférer le contenu dans une autre citerne. Les préparatifs impliquaient l'obtention de quantités suffisantes d'azote (1 924 m3) pour actionner des pompes pneumatiques pour produits chimiques afin d'empêcher que de l'humidité ne vienne en contact avec le produit chimique. On a pu se procurer un laveur à la vapeur d'hydroxyde de sodium pour neutraliser les vapeurs acides. On a également obtenu une soupape de sûreté à pression de rechange ainsi que d'autres accessoires et des vêtements de protection de niveau "A".
Dans la soirée du 2 septembre, la première étape de l'opération a commencé. Le personnel d'intervention a pris la mesure de la pression de la citerne qui était de 27.6 kPa (Figure 3). En utilisant une vaporisation d'ammoniac, on a pu détecter une petite fuite entre la soupape de sûreté à pression et le dispositif brisé du disque frangible (il s'agit d'un dispositif de détente, conçu pour évacuer l'excès de pression et se fracturer avant la citerne). Quatre des six boulons du montage du dispositif étaient desserrés. Tous les intéressés étaient convaincus que les boulons desserrés étaient la cause la fuite. Après avoir resserré les boulons, la soupape ne fuyait plus. La citerne a été décontaminée et placée sous surveillance.
Le 9 septembre, la soupape a, de nouveau, montré des signes de fuite. Après avoir consulté les ingénieurs du fabricant du produit, il a été décidé de remplacer la soupape. Une équipe est entrée dans la zone de danger et a raccordé un laveur pour enlever tous les contaminants. La citerne a été lentement dépressurisée pendant que l'équipe surveillait la vapeur qui sortait du laveur. Une fois que la citerne a atteint la pression ambiante, une deuxième équipe a enlevé la soupape de sûreté à pression et a masqué toutes les ouvertures. Un nouveau dispositif de soupape de sûreté à pression a été installé et, en utilisant de l'azote, on a fait remonter la pression de la citerne jusqu'à 6.9 kPa. L'ancienne soupape a été démontée et démantelée.
On a inspecté l'ancien dispositif de décompression et l'on a constaté que l'on n'avait pas utilisé les vis correctes.