1995 - Chung Mu
An | 1995 |
Navire | Chung Mu |
Lieu | Port de Zhanjiang, Chine |
Type de cargo | En vrac |
Produits chimiques | STYRENE monomère |
Résumé
Le 8 mars 1995, à 7h00 du matin, le caboteur No 1 Chung Stone, battant pavillon hondurien, a abordé le chimiquier No 1 Chung Mu (3 500 tpl) à l'entrée du port de Zhanjiang, Chine du Sud. L'abordage a causé des dommages graves, sur une étendue de 8m x 2m, à la citerne latérale no 2 qui contenait 310 tonnes de styrène monomère. Une brèche de plusieurs centimètres de largeur et longue de 80 cm s'est produite dans la zone de l'avarie, occasionnant la perte de 230 tonnes de styrène.
Le styrène est un liquide incolore, huileux et inflammable qui a une odeur sucrée à l'état pur et une odeur forte et désagréable à l'état impur. Comme de nombreux monomères, le styrène monomère est un produit dangereux, extrêmement réactif et parfois extrêmement instable, qui doit être manipulé avec beaucoup de précaution. Le styrène peut déclencher un processus potentiellement dangereux appelé polymérisation. Au cours d'une polymérisation contrôlée, le liquide se solidifie et se dilate jusqu'à cinq fois son volume initial. Dans une citerne, une polymérisation non contrôlée, ou "polymérisation galopante", peut provoquer une réaction exothermique violente, suffisamment puissante pour fracturer la citerne, ou dans un cas extrême, crever le navire, s'il s'agit d'un navire-citerne.
A des températures supérieures à 65º C, le styrène se polymérise et devient potentiellement explosif, un phénomène qui peut provoquer la rupture de la citerne. Certains contaminants forment facilement des peroxydes qui, à leur tour, catalysent la réaction de polymérisation. Pour empêcher que cela ne se produise, les cargaisons à bord des navires sont généralement stabilisées avec 10 à 15 ppm d'un inhibiteur appelé catéchine de butyle tertiaire (TBC). Toutefois, même avec l'ajout d'un inhibiteur, le styrène réchauffé au-dessus
de 51º C peut se polymériser et produire une chaleur telle que l'inflammation est possible. Un navire doit donc avoir un certificat d'inhibition avant de commencer le chargement. Le certificat indique le nom de l'inhibiteur, la quantité qui a été utilisée pour la cargaison de styrène monomère, la date d'utilisation, la durée de vie effective de l'inhibiteur, les températures qui peuvent limiter cette durée de vie ainsi que le détail des mesures à prendre si le voyage devait dépasser cette durée de vie.
Etant donné sa faible conductivité électrique, le styrène monomère peut générer des charges électrostatiques lorsqu'il est soumis à une agitation ou à des débits particulièrement élevés. Le produit réagit violemment avec des oxydants forts et peut être absorbé dans le corps par inhalation, par ingestion ou par contact cutané. Il irrite les yeux, la peau et les voies
respiratoires et, sous forme liquide, dégraisse la peau. Le styrène est également nocif pour la vie aquatique, ayant un CL50/96 hr entre 1 - 10 mg/l. Toutefois, le styrène ne va pas s'accumuler dans l'organisme, mais certaines indications suggèrent que le styrène va produire une altération chez les organismes marins.
narratif
Le 8 mars 1995, à 7h00 du matin, le caboteur No 1 Chung Stone, battant pavillon hondurien, a abordé le chimiquier No 1 Chung Mu (3 500 tpl) à l'entrée du port de Zhanjiang, Chine du Sud. L'abordage a causé des dommages graves, sur une étendue de 8m x 2m, à la citerne latérale no 2 qui contenait 310 tonnes de styrène monomère. Une brèche de plusieurs centimètres de largeur et longue de 80 cm s'est produite dans la zone de l'avarie, occasionnant la perte de 230 tonnes de styrène.
Le styrène est un liquide incolore, huileux et inflammable qui a une odeur sucrée à l'état pur et une odeur forte et désagréable à l'état impur. Comme de nombreux monomères, le styrène monomère est un produit dangereux, extrêmement réactif et parfois extrêmement instable, qui doit être manipulé avec beaucoup de précaution. Le styrène peut déclencher un processus potentiellement dangereux appelé polymérisation. Au cours d'une polymérisation contrôlée, le liquide se solidifie et se dilate jusqu'à cinq fois son volume initial. Dans une citerne, une polymérisation non contrôlée, ou "polymérisation galopante", peut provoquer une réaction exothermique violente, suffisamment puissante pour fracturer la citerne, ou dans un cas extrême, crever le navire, s'il s'agit d'un navire-citerne.
A des températures supérieures à 65º C, le styrène se polymérise et devient potentiellement explosif, un phénomène qui peut provoquer la rupture de la citerne. Certains contaminants forment facilement des peroxydes qui, à leur tour, catalysent la réaction de polymérisation. Pour empêcher que cela ne se produise, les cargaisons à bord des navires sont généralement stabilisées avec 10 à 15 ppm d'un inhibiteur appelé catéchine de butyle tertiaire (TBC). Toutefois, même avec l'ajout d'un inhibiteur, le styrène réchauffé au-dessus
de 51º C peut se polymériser et produire une chaleur telle que l'inflammation est possible. Un navire doit donc avoir un certificat d'inhibition avant de commencer le chargement. Le certificat indique le nom de l'inhibiteur, la quantité qui a été utilisée pour la cargaison de styrène monomère, la date d'utilisation, la durée de vie effective de l'inhibiteur, les températures qui peuvent limiter cette durée de vie ainsi que le détail des mesures à prendre si le voyage devait dépasser cette durée de vie.
Etant donné sa faible conductivité électrique, le styrène monomère peut générer des charges électrostatiques lorsqu'il est soumis à une agitation ou à des débits particulièrement élevés. Le produit réagit violemment avec des oxydants forts et peut être absorbé dans le corps par inhalation, par ingestion ou par contact cutané. Il irrite les yeux, la peau et les voies
respiratoires et, sous forme liquide, dégraisse la peau. Le styrène est également nocif pour la vie aquatique, ayant un CL50/96 hr entre 1 - 10 mg/l. Toutefois, le styrène ne va pas s'accumuler dans l'organisme, mais certaines indications suggèrent que le styrène va produire une altération chez les organismes marins.
Reprendre
Le styrène qui restait dans la citerne endommagée a été transféré dans une autre citerne. Les barrages flottants, qui se trouvaient à bord, ont été déployés autour du navire-citerne en avarie mais n'ont pas réussi à confiner le déversement. Des tampons en bois ont été utilisés par les plongeurs pour colmater la fuite. On a procédé à des analyses pour s'assurer que les produits de la mer n'avaient pas été altérés.